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PRINTEMPS DES ÉCUYERS 2017

La Camargue à Saumur…

 

Pour l’avoir vécu et ressenti moi-même en 1987, j’imagine volontiers ce qu’ont pu ressentir les cavaliers de notre région, au moment de fouler la piste du Grand Manège des Ecuyers. Ce Temple que le monde entier nous envie, ce  Creuset de l’Equitation Française que l’UNESCO a récemment répertorié au Patrimoine immatériel de l’humanité.

Répondant à l’invitation de l’Institution, il n’était pas banal, que la Camargue se déplace en terre tourangelle. Pour la première fois, les bious ont foulé ce sol aussi confortable qu’emblématique.

Le petit cheval blanc, celui du Folco, celui de Crin Blanc, partageant la vedette avec les Dieux et leurs imposants Selle-Français, Anglo-arabe, et autres chevaux de sport qui constituent le piquet des Sauteurs et des Chevaux de manège de l’écurie dite Prestige.

L’originalité de ce rendez-vous a séduit, voire conquis, le public du Pays de Loire. Ce dernier trouvant dans cette mise en scène originale, matière à se divertir, ainsi que le moyen de sortir de l’austérité et de la rigueur habituelle.

Nos belles arlésiennes étaient du voyage. Léo Lélée en son temps, les dessina et les peignit avec le talent que l’on sait. Le peintre des arlésiennes, comme on l’appelait jadis, dès son arrivée en Arles, avait été séduit par l’élégance de leur costume traditionnel. Attiré par la lumière, il était originaire de ce pays d’Anjou. Lélée immortalisa par son trait si particulier, la jolie ligne de nos belles du Pays d’Arles.

Illustrateur, imagier, décorateur, cet angevin devenu félibre sut parfaitement styliser nos farandoles…

Van-Gogh ne fut  non plus insensible à leur beauté et à leur charme….

Elles ont à Saumur en cette fin avril pu partager le succès des gardians et de leurs montures.

Une manière de plus de souligner la riche diversité de nos patrimoines.

La richesse des Costumes, le harnachement si particulier du petit cheval sont chargés d’histoire… J’en veux pour preuve…

Ancêtre de la selle à piquer, la selle traditionnelle du gardian est directement l’héritière de la selle que l’on utilisait dans les tournois. Elle permet l’utilisation aisée du trident et de se maintenir en selle des heures durant avec le minimum de fatigue.

On a vu récemment apparaître des selles demi-gardianes et des gardianes de dressage qui permettent une meilleure équitation. A ce propos, c’est grâce au protocole de formation mis en place au Mas de la Cure, avec la venue d’écuyers de l’ENE, pour encadrer des stages de perfectionnement, que l’équitation provençale s’est affinée.

Mais c’est une pratique utilitaire du cheval dans le bétail qui caractérise cette équitation de travail. Véritable Far-West, la Camargue cultive  le culte de Mithra.  Si le grand Dieu règne sans partage sur le Cadre Noir, nos fêtes, nos arènes sont sous l’influence directe du taureau. Le cheval, le gardian sont à son service…..

« Dans le delta du Rhône se sanctifie un culte, se vénère le cheval, se sacrifie le Taureau »…

Ce taureau qui était avec la Camargue, l’autre passion de Léo Lélée.

Cet événement marque une ouverture supplémentaire vers des échanges qui devraient être riches de retombées. Nous sommes très heureux d’y avoir personnellement contribué. Directement d’abord avec l’aide de J L Guntz et de François Fages, auprès du directeur de l’ENE où dès 2014  nous y avions trouvé une oreille attentive…

Traditions pastorales et Art Equestre réunis pour un WE saumurois, pour un printemps, celui des écuyers du Cadre Noir. Spectacle coloré, empreint d’une forte identité, de culture, de tradition : celles des bords de Loire, celle des rives du Rhône.  La Camargue se souviendra….

 

Freddy PORTE.

 

crédit photos Alain Laurioux